𝘾𝙚 𝙦𝙪𝙚 𝙡𝙚 𝙘𝙝𝙖𝙢𝙖𝙣𝙞𝙨𝙢𝙚 𝙢’𝙖 𝙖𝙥𝙥𝙧𝙞𝙨...
- Marine À Fleur d'Âme
- 14 juin
- 3 min de lecture
J'ai déjà des frissons avant même de ne poser ces quelques mots...
Car j'ai tellement de gratitude pour tous les enseignements que j'ai reçu, et continue de recevoir.
Car au-delà d'une pratique, le "chamanisme", m'a surtout appris à 𝗩𝗜𝗩𝗥𝗘.
Avant que je n'y sois initiée, j'explorais les mondes de l’invisible à travers les soins énergétiques.
Je sentais les flux, les déséquilibres, je sentais les blessures, les empreintes laissées par les histoires vécues ou oubliées.
Mais quelque chose manquait. Comme si je restais à la surface d’une mer que je n’osais pas encore traverser.
Puis, j’ai reçu la transmission.
Comme un appel sorti de nulle part.
Une vraie.
Pendant plusieurs années.
Celle qui ne passe pas seulement par des mots ou des gestes à apprendre par cœur, mais par les entrailles. Celle qui descend dans le corps, réveille les peurs, fait trembler les mémoires.
Celle qui passe avant tout par la posture.
Une Femme-Médecine m’a initiée, dans la lignée du cercle des traditions ancestrales.
À ses côtés, j’ai appris à écouter autrement. À sentir avec mes sens, à entendre avec la peau, à parler avec le silence, à faire confiance...
Le chamanisme ne m’a pas appris à « faire des soins ».
Il m’a appris à me souvenir.
À me rappeler qui je suis, d’où je viens, ce que je porte.
Il m’a ramenée à la Terre, à mon corps, à l'intuition primordiale.
Là où "l'Être" sait.
Il ne m’a pas donné de réponses toutes faites, mais des passages, des portes à traverser, des espaces à rencontrer, des seuils à franchir.
Il m’a appris à être vraie, pas parfaite.
À marcher ma parole, pas à l'édulcorer.
À me regarder, moi, avant de regarder les autres.
À reconnaître que toute transformation commence là : dans l’authenticité brute, dans l’honnêteté avec soi.
Il m'a appris à accueillir les peines comme des trésors, la mort comme une vieille amie, à pousser tel l'arbre, en m'attardant d'abord sur mes racines, dans l'humidité et le noir.
Dans l'inconfort.
Il m’a montré que les plus belles leçons ne valent rien si je ne sais pas d’abord où est ma place.
Que personne n’est « au-dessus ».
Que nous sommes tous assis sur le même cercle, interdépendants, co-créateurs, que nous le voulions ou non. Que toute tentative de hiérarchie s’effondre face à l’intelligence du vivant.
Il m’a appris à revenir à une simplicité ancrée, humble.
À sentir l’appel du vent avant de chercher les signes pour me convaincre.
À écouter ce qui bat en moi, avant de chercher la guidance des "anges".
À écouter la pierre, l’arbre, l’eau.
À faire de la vie ma première alliée.
Il m’a surtout appris à plonger.
Pas pour fuir, mais pour traverser.
Traverser mes ombres, mes peurs, mes illusions.
Plonger dans le ventre de la vie, là où tout se défait pour se re-créer.
C’est là que la vraie guérison a commencé.
Qui n'est même plus une guérison en définitive, mais une révélation à soi-même.
Pas dans un rituel spectaculaire.
Mais dans une danse mal assurée, dans un souffle rendu, dans un silence habité.
Aujourd’hui, je ne me définis pas comme chamane et jamais ça ne sera le cas.
Je ne me considère même pas comme un bébé padawan dans ce domaine.
Mais je marche avec les enseignements.
Je les porte en moi. Je leur redonne vie.
Je les ramène au Monde, à ma façon, à mon rythme.
Je repose une pierre après l'autre.
Dans mes gestes, dans ma voix, dans les espaces que j’ouvre pour les femmes.
C’est un art de vivre plus qu’une pratique.
Une manière d’honorer la vie, d’écouter les éléments, de reconnaître les cycles. Une manière d’aimer. Et de se sentir aimée.
En vrai, le chamanisme ne m’a rien appris.
Mais juste à Être."
Marine
